jeudi 20 janvier 2011

Chapitre III, "Séparation"


Nous avons donc repris la route, tout en suivant les rives du Mékong afin d'obtenir de l'eau plus facilement. Les conditions étaient toujours aussi rudes, et la nourriture commençait cruellement à manquer.
Quelques jours plus tard, je suis à nouveau tombée malade, mais nous ne pouvions nous arrêter. Plus nous avancions, et plus le nombre de cadavres jonchant la route augmentait. J'avais peur, mais j'étais coincée là, je ne pouvais m'arrêter, ni faire marche arrière, je ne pouvais qu'avancer, encore et encore, sans savoir ou cela me mènerai, et sans même savoir si cela me mènerai quelque part...

Je n'avais toujours aucune nouvelle de mon mari, mais peu à peu, je perdais espoir. Je savais en effet que mon grand-père avait déjà été assassiné sans aucune pitié, alors quant était-il vraiment pour mon mari qui lui combattait ?

Les jours passaient, mon corps s'épuisait, et je perdais tout espoir, toute envie de m'en sortir... Mais au fond, nous avions pas le choix...

Nous avons donc continués à marcher, cinq jours durant, jusqu'au jour ou n'avions plus rien à manger. Mon père a alors décidé de s'arrêter, nous étions à quelques kilomètres de Kampong Cham, notre ville natale. Il demanda au chef khmer rouge responsable de ce canton si nous pouvions rester ici quelques temps, il accepta, mais il nous était interdit de rester réunis, nous avons donc été séparés en 4 groupes.


Depuis ce jour, nous avons vécus séparés les uns des autres, sans même pouvoir communiquer...

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