Petite fille "presque" comme les autres...
Tandis que la plus part des enfants du monde entier respiraient le bonheur, jouaient, et s'amusaient, moi, je connaissais déjà les horreurs de la guerre. Les mêmes qu'on vous décrit aujourd'hui dans les livres et autres films ou les atrocités dépassent l'entendement.
Je suis née le 28 février 1954, à quelques mois de la fin de la guerre d'Indochine; au coeur de l'un des plus beaux pays du monde, mais aussi de l'un des plus pauvres: le Cambodge.
J'étais alors âgée de 13 ans, en 1967, lorsque l'insurrection des Khmers Rouges débuta. Elle donna lieu à une guerre civile jusqu'en 1975... Cependant, cette guérilla n'était rien face à tout ce qui m'attendait, moi, mes frères, mes soeurs, ma famille, ainsi que tout le peuple Khmer...
Les padons magiques
mardi 22 février 2011
samedi 22 janvier 2011
Chapitre I, "Le début d'un long calvaire"
Le 17 avril 1975, malgré les tentatives de sauvetage de la république par les Etats-Unis quelques années plus tôt, les communistes, communément appelés "Khmers Rouges", gagnèrent la guerre qui les opposait aux républicains.
Pol Pot et son armée rouge entraient alors dans Phnom Penh. Une fois la ville assiégée, il instaura un régime autoritaire.
L'armée nous a tous forcés à sortir de nos maisons sans pouvoir emporter un seul objet, vêtement, ou bijou... Ceux qui refusaient de quitter leurs habitations étaient alors tués sur le champ...
Nous sommes alors sortis sans même réfléchir. Ma fille en ce temps là n'avait qu'un mois à peine, et ma soeur a avait un petit garçon de 3 mois.
Mes parents s'inquiétaient énormément pour moi, mes soeurs étaient accompagnées de leurs hommes, tandis que j'étais seule, mon mari étant pilote de l'air force, était déjà au front... Toutes les routes étaient coupées, et personne ne pouvait le joindre, les Khmers Rouges étaient partout. Ils entraient dans chaque maison, les fouillaient, les pillaient. Ils emportaient tout ce qui pouvait les intéresser et jetaient le reste. Lorsqu'ils apercevaient encore des gens dans les maisons, ils les frappaient avec violence, et les jetaient à la rue sans même un semblant de pitié.
J'ai tout de même essayée de prendre quelques vêtements, mais les soldats de l'armée rouge me l'ont interdit. Ils nous disaient que nous n'avions pas besoin de ses choses. De cette manière, les gens n'avaient que ce qu'ils portaient sur eux.
Mes parents ne disaient rien, effrayés, sans doute, mon père avait vu nos voisins résister et se faire frapper jusqu'à la mort. Mais j'avais aussi peur, très peur, en réalité, nous avions tous peur... Je n'avais jamais vu mes parents comme cela...
Mon frère, également pilote dans l'air force devait partir combattre, mais il refusait de nous laisser... Il est finalement partit, et nous ne l'avons plus jamais revus...
vendredi 21 janvier 2011
Chapitre II, "Depart"
Le jour même, nous avons quittés notre maison du coeur de Phnom Penh pour rejoindre la campagne. Nous étions nombreux à marcher au milieu des rues, encadrés par les soldats. Marcher, marcher, et encore marcher... Je me souviens à quel point c'était dur pour ma soeur, pour moi également, mais surtout pour toutes les personnes âgées et malades qui subissaient le même traitement de force que nous.
Nous avons marchés ainsi durant près de dix jours avant que je ne tombe malade. Les conditions d'hygiène étaient casi inexistantes, nous nous nourrissions de tout ce que l'ont pouvait trouver durant la journée, jamais je n'aurai imaginée un tel calvaire... Mes parents ont alors décidés de s'arrêter quelques jours dans un village, le temps que je récupère des forces, malgré les risques que nous courrions... On était alors au coeur de la campagne Cambodgienne. Je ne pourrai me souvenir du nombre de jours passés dans cet endroit, mais chaque seconde paraissait être une éternité, il ne se passait pas une nuit sans que je pense à ce qui pouvait nous arriver... Jusqu'au jour ou les nouvelles sont arrivées. Mon grand père, celui avec qui j'avais toujours vécue, avait été tué par les Khmers rouges. J'étais choquée, prise de tremblements, et les larmes ont coulées le long de mon visage...
Nous ne pouvions plus rester là, et mes parents ont aussitôt décidés de reprendre la route...
Nous avons marchés ainsi durant près de dix jours avant que je ne tombe malade. Les conditions d'hygiène étaient casi inexistantes, nous nous nourrissions de tout ce que l'ont pouvait trouver durant la journée, jamais je n'aurai imaginée un tel calvaire... Mes parents ont alors décidés de s'arrêter quelques jours dans un village, le temps que je récupère des forces, malgré les risques que nous courrions... On était alors au coeur de la campagne Cambodgienne. Je ne pourrai me souvenir du nombre de jours passés dans cet endroit, mais chaque seconde paraissait être une éternité, il ne se passait pas une nuit sans que je pense à ce qui pouvait nous arriver... Jusqu'au jour ou les nouvelles sont arrivées. Mon grand père, celui avec qui j'avais toujours vécue, avait été tué par les Khmers rouges. J'étais choquée, prise de tremblements, et les larmes ont coulées le long de mon visage...
Nous ne pouvions plus rester là, et mes parents ont aussitôt décidés de reprendre la route...
jeudi 20 janvier 2011
Chapitre III, "Séparation"
Nous avons donc repris la route, tout en suivant les rives du Mékong afin d'obtenir de l'eau plus facilement. Les conditions étaient toujours aussi rudes, et la nourriture commençait cruellement à manquer.
Quelques jours plus tard, je suis à nouveau tombée malade, mais nous ne pouvions nous arrêter. Plus nous avancions, et plus le nombre de cadavres jonchant la route augmentait. J'avais peur, mais j'étais coincée là, je ne pouvais m'arrêter, ni faire marche arrière, je ne pouvais qu'avancer, encore et encore, sans savoir ou cela me mènerai, et sans même savoir si cela me mènerai quelque part...
Je n'avais toujours aucune nouvelle de mon mari, mais peu à peu, je perdais espoir. Je savais en effet que mon grand-père avait déjà été assassiné sans aucune pitié, alors quant était-il vraiment pour mon mari qui lui combattait ?
Les jours passaient, mon corps s'épuisait, et je perdais tout espoir, toute envie de m'en sortir... Mais au fond, nous avions pas le choix...
Nous avons donc continués à marcher, cinq jours durant, jusqu'au jour ou n'avions plus rien à manger. Mon père a alors décidé de s'arrêter, nous étions à quelques kilomètres de Kampong Cham, notre ville natale. Il demanda au chef khmer rouge responsable de ce canton si nous pouvions rester ici quelques temps, il accepta, mais il nous était interdit de rester réunis, nous avons donc été séparés en 4 groupes.
Depuis ce jour, nous avons vécus séparés les uns des autres, sans même pouvoir communiquer...
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